Ecritures en recherche : L'exposition dans ma tête.
Noah Deconinck (INE: 24004903)
Sujet de recherche: La route de la soie, la télécommunication et le Surmoi
Problématique: Le cyberespace est-il un moyen "légitime" de prendre racine à distance? Pouvons-nous considérer internet comme le lieu syncrétique par excellence?
I. Description des oeuvres
Dialogue photographique sur la route de la soie, Paul Nadar, Payram, 2021.
La première œuvre est une série de photographie nommée « Dialogue photographique sur la route de la soie »., réalisée par Paul Nadar, en 1890, et par Payram, un siècle plus tard. Les deux photographes empruntèrent le même chemin à travers l’Europe et l’Asie centrale à près d’un siècle d’intervalle, et cette série photographique met en parallèle leurs deux œuvres, mettant en exergue les différences, et les similitudes, qui s’en dégagent. Le contexte géopolitique qui encercle les photographies est sous-entendu, mais bien présent, et ce rapport si particulier à la temporalité souligne là la quasi-universalité de la route de la route de soie (et par extension de tout axe de communication) comme symptôme, mais aussi comme facteur de son propre contexte culturel.
Globodrome, Gwenola Wagon, 2012.
La deuxième œuvre s’intitule « Globodrome », et à été réalisée en 2012 par l’artiste Gwenola Wagon. A travers ce film, prenant des apparences de collage numérique, Gwenola Wagon va venir retracer le voyage du Tour du Monde en 80 jours de Jules Verne, emprunté par Phileas Fogg et Passepartout, à l’aide d’un globe numérique, usant de vidéos, photographies, modélisations 3D et autres vues satellitaires. Ce voyage d’une heure aux qualités initiatiques, nous questionne alors sur la représentation de notre monde au XXIème siècle, et sur la possible tangibilité du numérique quant à ces représentations. L’œuvre touche également du doigt la question du passage du temps au sein du cyberespace : passer de 80 jours à 1 heure, comment cela est-il possible ?
Lifer Heritage, Jeanne Rocher, Montaine Jean, Clare Poolman, Etta Marthe Wunsch, 2022.
La troisième œuvre, installation multimédia, se nomme « Lifer Heritage ». Réalisé en 2022, cette œuvre aux huits mains (Jeanne Rocher, Montaine Jean, Clare Poolman et Etta Marthe Wunsch) entreprend une démarche pseudo-archéologique, et va venir triturer les vestiges de la plateforme en ligne Second Life. A travers des discussions, des déambulations et des archivages, les artistes viennent peindre un tableau d’une vie désormais passée, 20 ans après sa naissance. Une aura presque funéraire se dégage de la vidéo principale : chiens abandonnés, zombies errants et autres avatars décédés se côtoient. Dans quelle mesure internet est-il capable de forger nos identités ? Et quel usage avons-nous de nos vestiges, de nos ruines (qu’ils soient physiques ou bien numériques) ?
II. Mise en scène de l'exposition
L’arpentage de l’exposition serait découpé en 2 temps : la visite physique, et la visite virtuelle. En effet, chacune des œuvres pourraient uniquement être visionnées dans leur totalité en réalisant les 2 visites : « Dialogue photographique sur la route de la soie » ne présenterait physiquement que les photographies les plus récentes, conservant les plus anciennes pour le visionnage numérique. « Globodrome » serait découpé en 2 parties distinctes et « Lifer Heritage » ne possèderait que les installations dans l’exposition physique, et que la vidéo dans l’exposition virtuelle. Ce découpage à pour but de se faire questionner le visiteur quant à l’envergure d’internet face au domaine culturel dans son sens le plus large, et les œuvres ne pouvant être comprises uniquement que suite aux 2 arpentages, prendraient alors un aspect multi-dimensionnel, multi-temporel.
III. Analyse du corpus
Le cyberespace est-il un moyen « légitime » de prendre racine à distance ?
Toutes les œuvres proposées ici tendant à une chose : questionne notre rapport à l’appartenance, qu’elle soit physique, nationale, spirituelle, sociale, etc… Les œuvres possèdent toutes une démarche d’arpentage, de marche initiatique, et ces différents voyages retracent différents axes (de commerce, d’échange, de jeu). Le lien fait entre la route de la soie et la plateforme Second Life n’est pas non plus anodin : ma réflexion, et par conséquent cette exposition se base sur les travaux de Boris Beaude, géographe, qui en 2011 après avoir essayé de cartographier internet, part du principe que le cyberespace aurait mérite à être considéré comme son propre espace géographique, avec son propre climat, sa propre topographie.
Chahinez gadari